si je l'étais aussi mais les bâtonnets négatifs, 4 dans la journée pour être sûre et le rouge partout sur ma robe dans le TGV. Ça m'a rendue dingue. Ce corps embarrassant de l'échec. Deux ans, 6 échecs. Ce couple qui endure. Les Noëls entourée d'enfants et les enfants qui demandent pourquoi je ne suis toujours pas maman. Le temps qu'il faut pour en parler. Les erreurs de diagnostic, de dosage, le non-suivi, la machine à fric, la Belgique, la mauvaise clinique. Et soudain la loi en France. L'hôpital Cochin. Les piqûres dans mon ventre, les seringues laissées dans les toilettes des bars, mon utérus en attente et mes ovules comme des oeufs. Ça y est, c'est maintenant, c'est la main de ma femme qui m'insémine.
Le premier essai,
le petit miracle.
Les piqûres dans mon ventre, mes cuisses, mes bras. Les seringues laissées dans les trains, les bars et les théâtres. Les images de mes ovules, petits pas nombreux ou trop gros trop tôt, les traitements pour rien, les 600km pour 5 secondes d'insémination les jambes en l'air les larmes les fous rires les allers-retours les changements d'avis. Les essais qui ne fonctionnent pas, ce corps qui ne veut pas. Les cocktails d'hormones, les sondes dans le vagin, les ventouses sur l'utérus, les caméras dedans et le liquide dans mes trompes. Ta prolactine ça va ? Ta thyroïde ça va ? T'es stressée ? T'as pris du poids ? La copine qui tombe enceinte, les fringales, les nausées tout comme
